Ordres et contre-ordres

Je n’ai pas commencé les piqûres mardi soir. Le contre-ordre est venu de la secrétaire de Number two en fin d’après-midi. Les dosages n’étaient pas assez élevés. Il fallait refaire une prise de sang mercredi matin et revoir le gynéco mercredi midi. Ce qui fut fait. De bonne heure, de bonne humeur, même en vacances, je suis allée faire la prise de sang ce matin et quelques heures plus tard nous nous sommes retrouvés chez Number two.

Résultat : l’oestrogène ne monte pas. Malgré tous nos encouragements (et il n’en manque pas, merci encore !), Magic Fofo ne veut pas pousser. Il n’a pris qu’un millimètre en deux jours. Ce n’est pas assez pour commencer les piqûres, et pas assez pour programmer une ponction, bien évidemment. Deux scénarios se profilent, soit Magic Fofo réagit et nous offre un de ces rebondissements dont la PMA a le secret, soit il se transforme en kyste et il faut attendre le prochain cycle pour tenter notre chance. Nous en saurons plus vendredi avec une énième prise de sang mais Number two, visiblement déçu lui aussi, nous a prévenus : « il est rare qu’un follicule redémarre ».

Mon moral, lui, est parallèle à mon taux d’hormones. Moins le taux grimpe, moins la joie de vivre est au rendez-vous… Je suis lasse, tellement lasse de ces montagnes russes… Je savais qu’il pouvait y avoir des faux départs, il y en a déjà eu par le passé. Je sais aussi  que cette méthode de la dernière chance laisse une grande part au hasard et au bon vouloir de mes ovaires. Mais que voulez-vous, à chaque fois, je ne peux pas empêcher mon petit coeur de s’emballer… Et puis, ces histoires de taux qui doivent monter et dépasser un certain seuil, ça me rappelle trop les épisodes précédents. C’est bien simple, j’ai l’impression de faire une fausse couche de l’ovulation. Bref, l’heure n’est pas à l’optimisme démesurée… Je sais bien que le prochain cycle n’est pas si loin mais la procrastination de la procréation (essayer de le dire à voix haute, c’est un très bon exercice de diction – fin de l’aparté) a ses limites. Et on les a déjà dépassées depuis un bail, les limites.