Au voleur !

Plus les jours passent, plus la colère monte… Je me sens trahie… Par un homme en qui j’avais toute confiance : Number two. Je ne comprends pas… Et mon homme, pourtant plus mesuré que moi d’habitude, non plus. Sur le fond comme sur la forme, la décision de Number two de s’arrêter là me reste en travers de la gorge.

Sur la forme, m’annoncer ça en salle de réveil, au moment où on se sent seule et vulnérable est déjà d’une indélicatesse sans nom. Il aurait très bien pu dire : « il faut qu’on évoque la suite ensemble » ou « reprenez contact avec moi pour qu’on discute » mais pas tout me déballer comme ça à peine réveillée de l’anesthésie.

Sur le fond, c’est soit trop tôt, soit trop tard pour nous lâcher de la sorte. J’aurais très bien pu comprendre qu’il ne souhaite pas continuer après l’échec de FIV3 voire en janvier quand je lui annonçais que nous devions différer FIV4 pour cause d’opération de la vésicule. Abandonner après un échec de FIV4 était aussi naturel. Mais là, au milieu du gué, alors qu’on savait très bien l’un et l’autre que les dosages étaient chauds et que cette tentative n’était pas gagné, non ! De sa part à lui, après près de deux ans de suivi, après avoir été si humain, si compréhensif, je ne m’en remets pas.

Je m’étais préparée à cette dernière FIV, à son échec aussi. Mais j’avais bizarrement envie de profiter de ces quinze jours qui m’était offert avec mon embryon, peut-être la dernière fois qu’il y aurait eu la vie à l’intérieur de moi. Je m’étais préparé à tourner la page après cette ultime tentative. Mais j’avais besoin que cette derniere page existe. Pour ne rien regretter. Pour clore dignement ce chapitre de ma vie. Et là, j’ai l’impression que Number two m’a volé cette tentative. Sans explication crédible pour le moment.

Alors aujourd’hui, pour avoir les explications que l’on mérite, j’ai repris rendez-vous avec Number two mi-juillet et dans la foulée, j’ai appelé le Number 4 de PMGirl pour une consultation deux jours plus tard. Je ne m’attends pas à des miracles. Je ne pense même pas qu’on me proposera un ultime protocole. Mais ce sera ma façon à moi, à nous, d’écrire cette dernière page, avant d’en ouvrir une autre.

Parce que cette décision impactera notre vie plus qu’aucune autre, parce qu’on ne sort pas indemne de plus de trois ans de combat, parce qu’il faut vivre toute sa vie avec cette infertilité et l’infime espoir qu’il reste, parce que mieux on fermera cette porte, plus grande on pourra en ouvrir une autre, je ne laisserai à personne d’autres qu’à moi et à mon homme le soin d’écrire le mot fin sur notre aventure PMA.