et surtout des brouettes

Une journée en PMA

Une journée en PMA, ça commence d’abord par un réveil qui sonne plus tôt pour aller au labo à l’autre bout de la capitale avant se rendre au boulot.
C’est se préparer vite, prendre le métro, mettre du Martin Solveig à fond dans les oreilles pour se donner de l’entrain et éviter de trop penser, arriver au labo et se rendre compte que 30 personnes sont devant. 30 ! C’est se dire qu’on sera en retard à LA réunion du lundi matin, même si j’avais pris de la marge. Voir les minutes s’écouler, les numéros des patients défiler. Atteindre enfin son tour. Repartir comme une flèche au métro, imaginer le bobard qui fera office d’excuses. « Si j’évoquais une fuite d’eau. C’est pas mal… Et puis ça peut se décliner toute la semaine avec la visite du plombier, le lapin du plombier… » C’est se dire qu’on aurait pu être agent double.

Arriver par la petite porte à la réunion, avec 20 bonnes minutes de retard. Se faire repérer cinq minutes plus tard. Enlever discrètement le pansement suite à la prise de sang pour ne pas se faire toper un peu plus.

Repartir tout aussi incognito à midi pétante pour débouler dans le cabinet de Number two, trente minutes plus tard. Respirer. Faire l’échographie. Voir un follicule de 12 mm. Et entendre Number two dire : « on va déclencher mercredi pour une ponction vendredi ». Le sentir soucieux à la vue des dosages hormonaux: « vous pouvez commencer le blocage dans l’apres-midi ? ». Penser : « euh non je me trimballe pas avec mes seringues sur moi et si je fais l’aller-retour chez moi, autant prendre mon après-midi ». Et dire : « non impossible ». Convenir de l’heure la plus tôt possible, à savoir 19h. Se dire que c’est bien tard mais que je n’ai pas le choix.

Repartir. Manger un sandwich dans le métro. Penser à « clarifier » l’emploi du temps de la semaine. Annuler un rendez-vous médical, un dej entre copines et une conférence pro. Travailler. informer heure par heure mon homme. Avoir le cerveau qui va à 100 à l’heure. Croiser les jambes et serrer les fesses toute l’apres-midi en espérant que ça me permette de ne pas ovuler avant le blocage. Se dire que « putain si j’ovule maintenant, je suis la dernière des damnés ». Avoir confiance. Se répéter que quand meme ce serait cool une ponction si rapide. Bâcler cette fin de journée. Prévenir que je reste joignable par mail. Rentrer à 19h pétantes. Sortir le matos. Attendre mon homme dix minutes. Reformer le duo de choc : il prépare le mélange, je pique. Et enfin se poser sur le canapé. Et se rendre compte que la cool attitude est déjà bien loin…

Prochain contrôle mercredi. Une journée décisive puisque potentiellement celle du déclenchement. Une nouvelle journée en PMA…

20 réflexions au sujet de « Une journée en PMA »

  1. pfiou… j’ai retenu mon souffle à la lecture de ton récit… c’est rude cette gestion du temps et de l’incertain… je pense à toi, tu dois être peut-être à ton contrôle… je croise les doigts ! je t’embrasse

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  2. c est cool que ca ne dure pas des jours et des jours.je penserai fort a toi demain pour le declenchement et encore plus vendredi pour la ponction!courage ma belle!
    Et sinon j ai une question a te poser:je vais faire une hysterosalpingographie pour monter le dossier pour le don:est-ce que ca se fait dans un cabinet d echo classique ou non?si non,où?

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    1. Non il faut aller dans un cabinet spécialisé. Je crois qu’il y en a un dans le 17eme, Dr Juras de mémoire…

      J’espère avoir confirmation de la ponction demain. J’ai l’impression qu’on s’y est pris un peu tard, qu’on aurait dû bloquer un jour plus tôt… On verra bien !

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  3. Merci pour vos encouragements et vos doigts croisés. Je pense que toute PMette à déjà vécu une journée comme celle-là. Moi j’ai hâte d’être à demain ( mercredi) pour savoir ce qu’il en est. Bisous

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  4. C’est exactement ça : la course contre la montre et la gestion de l’imprévu ! J’espère que tu n’auras plus à cavaler (dans le cadre de la PMA) comme cela à l’issue de cette ultime FIV ! Je croise, Je croise. Bises.

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  5. Et ben dis donc, ça tient de wonder woman tout ça!!! Chapeau!
    En réponse à tes croisements à toi tout l’après-midi d’hier, je croise à mon tour… les doigts.

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  6. Ça ressemble aux journées que je me tapais quand j’étais en IAD. heureusement que ma gynécologue faisait les écho elle-même et qu’elle me prenait entre deux rendez-vous sinon j’étais fichue. Allez, je croise pour toi. Biz

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  7. Un vrai film d’action, intense, hâletant … et par delà les péripéties, toujours cette belle énergie qui émane de tes mots, Lily. Alors confiance et courage. De tout coeur avec toi.

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  8. ça a l’air terrible comme journée, tu es forte ma belle. Pour l’anecdote ma pire journée fut un jour de piqure ovitrelle + Puregon pour ma première FIV: après une journée de réunion chargée, je me retrouve sur l’autoroute du retour en périphérie de Paris, et là… pluie verglassante, bouchons de X kilométres et l’heure tourne. J’avais emmemné ce qu’il fallait avec moi au cas où, j’ai donc fait le mélange et les deux piqouzes au milieu des bouchons et des automobilistes… C’est quoi déjà la règle de base ? Eviter le stress ?? Oui c’est ça oui!!! Facile, les doigts dans le nez!!!!

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