et surtout des brouettes

Déposer les armes

C’est encore un peu confus dans ma tête, alors je ne sais pas si je vais réussir à l’énoncer clairement. J’ai envie d’entrer dans une nouvelle phase, pas dans ce qui nous arrive (je vais reprendre le chemin des tentatives le coeur vaillant) mais dans ma façon de le vivre. Je crois que c’est une manière pour moi de tenir la distance (on s’approche des trois ans d’essai) : se faire succéder des phases. Il y a eu l’insouciance des débuts, la grossesse spontanée, la fausse couche, le bilan de fertilité, le ciel qui nous tombe sur la tête, l’entrée en PMA, le début du combat, la FIV avortée, la pause, le changement de médecin, la rencontre avec Number two, la reprise des hostilités… Et maintenant ? J’ai juste envie de déposer les armes, d’arrêter de vivre ce désir d’enfant inabouti comme un combat.

Battante de nature, ça m’a aidé au départ, donné une énergie. Dame nature gagnait des batailles mais n’allait pas gagner la guerre. Aujourd’hui, ce combat m’épuise, m’aigrit, me décourage… et se transforme en énergie négative. Et puis, je me bats contre qui au juste: moi-même ? mon corps ? Dame nature la pute (oui parce que bon quand même, hein !) ? L’injustice de la vie ? La société ? Un peu tout ça à la fois ?

Si je sais que je ne veux plus vivre ce projet bébé comme un combat, il me reste une question: comment le vivre, alors ? Et là, je ne sais pas trop. Il me faut trouver une nouvelle énergie pour aborder les nouveaux traitements qui s’annoncent. Faire confiance à la vie… Pas facile quand elle nous a déjà donné tellement de coups… Faire confiance au destin (il arrivera ce qu’il doit arriver)… Pas facile quand l’issue peut être négative…

Les prochaines semaines devraient me fournir la réponse. Mais pour le moment, déposer les armes me fait du bien. C’est peut-être ça le dernier volet de mon programme zénitude (même si y’a encore du boulot sur les autres volets, les bonnes résolutions alimentaires, entre autres !)

18 réflexions au sujet de « Déposer les armes »

  1. Je crois qu’on cherche toutes le moyen de vivre tout ça plus sereinement. Perso depuis le début je cherche à donner du sens à tout ça, sans y parvenir pour le moment…. Peut-être le blog est-il un début ? Mais ce n’est pas suffisant, je le sais…. Bref, tout ça pour dire que tu as raison de te questionner, de chercher… Un jour, on trouvera. Je nous le souhaite !

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  2. Finalement, tu ne déposes pas les armes, tu les utilises d’une autre façon.

    J’aime beaucoup cette idée de ne pas se battre CONTRE quelque chose mais POUR atteindre ton objectif.

    J’admire aussi énormément ta capacité à ne pas te laisser envahir par cet objectif, à continuer à apprécier les petits bonheurs quotidiens.
    je sais à quel point ça peut être difficile.

    gros bisous, et merci encore de partager avec nous.

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  3. Salut Lily,

    Heureuse de te lire à nouveau. Alors tu as envie de « déposer les armes » ?
    La vie n’est-elle qu’un combat permanent ? J’ai tendance à le vivre comme ça souvent, et d’avoir envie de ne plus lutter. Pourquoi ce vocabulaire de rapport de force, toujours ? Ne peut-on l’envisager comme apprendre à vivre les moments qu’on a à vivre, à les accepter?
    J’aimerais faire ce qu’il y a à faire, sans précipitation et sans agitation : devenir tel le roseau sous le vent… (disait lao tseu le vénérable). Ne pas laisser prise aux effusions, emballements, ni au grand huit des sentiments. Vivre pleinement mais avec douceur.
    Et c’est ce que je te souhaite.

    Pour l’anédocte, j’ai remarqué ces derniers temps que je pose mamain sur mon ventre, en parlant, en agissant : comme si j’attendais un enfant, ou que je m’encourageais. C’est inconscient, c’est étrange mais ça me rassure par moment je crois. Deviens-je fêlée totale (un pas de plus vers) ??? OULALAAAAAAAAAA……….

    Enfin, je travaille aussi sur l’idée d’accepter ce que je vis, de penser que peut-être je ne pourrais plus faire d’enfant et d’apprendre à vivre avec. Travailler sur un éventuel renoncement sans parler d’échec. Je n’y suis pas encore. Mais peut-être dois-je aussi apprendre à accepter.
    Vous trouverez certainement ces mots désespérants, mais non, l’idée est de travailler à vivre ça autrement justement. je ne sais pas si j’y parviendrais, mais on apprend tous les jours sur la nature humaine.

    Je te suis toujours et te soutiens, même sans te connaître!

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    1. Ca me touche vraiment ce soutien fidèle.

      Mais attention, déposer les armes ne veut pas dire tout arrêter. Bien au contraire. C’est continuer le combat (tu vois, je ne trouve pas d’autres mots) mais en le vivant différemment (oserais-je dire plus sereinement). J’espère y arriver.

      Je trouve ton geste de poser ta main sur ton ventre très joli. Ce n’est rien d’autre qu’un formidable espoir à conserver.

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  4. Bonsoir

    Je vous laisse un petit commentaire, sur la nécessité d’avancer sans s’épuiser.
    Pas facile, compliquer, mais pas plus que pour faire un enfant.
    SI simple pour certains et pourtant si compliqué.
    Alors il est certain que parcourir ce long chemin, en douceur, sans trop de heurt est préférable à une dure bataille.
    A vous de trouver, votre chemin moins combattant, mais tout aussi puissant.
    Ce n’est pas simple, mais lorsque cela arrive c’est toujours bon à prendre.
    Mais je pense que tant que le projet ne voit pas d’issue heureuse, les hauts et les bas restent très présent.
    Je suis également intrigué par le protocole FIV sur cycle naturel.
    Quels sont les préconisations d’un tel traitement ?
    Comment cela ce vit-il ?
    Bref, cela m’intéresse de savoir et de comprendre
    En tout cas courage
    Irouwen

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    1. bonjour Irouwen et merci de passer par ici.

      Je cherche encore ce chemin dont tu parles mais j’espère bien le trouver.

      Quant à la FIV-NAT, c’est la FIV des situations désespérées (non je déconne). En fait, c’est une FIV sans stimulation. On laisse faire la nature en la controlant très régulièrement par écho et prise de sang et quand l’ovule atteint la taille voulue, on bloque le processus pour pouvoir le ponctionner. Evidemment, il n’y a qu’un ovule donc peu de chances de réussite. Mais moi même avec une stimulation, j’arrive à un seul follicule. C’est ce qui a motivé mon gynéco de tenter cette aventure un peu particulière. Ca et mon « jeune » âge (32 ans) qui laisse espérer une bonne qualité de l’ovule. Tour ça c’est de la théorie parce que dans la pratique, je n’en suis pas encore arrivée au stade de la ponction.
      Si tu as d’autres questions, n’hésite pas.

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  5. Déposer les armes, sans abandonner la lutte pour un enfant. Se construire une carapace sans s’isoler du monde. Savoir attendre le bonheur sans s’aigrir du bonheur des autres. Finalement être plus forte « grâce » à ce parcours…

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    1. Bravo, tout est dit, c’est exactement ça, et c’est très dur pourtant!!
      Mais merci car ça me touche personnellement car je me reconnais dans tout ça… ça fait du « bien  » de trouver des gens comme « nous »….

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      1. oui, merci Lola… Je n’aurais pas pu mieux dire comment j’ai envie de vivre cette aventure désormais… Mais c’est pas gagné ! C’est pas facile de ne garder que le positif…

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  6. Pas évident de lacher prise… J’étais chez mon acupunctrice qui me disait de prendre cette FIV cool… D’imaginer que ce n’est qu’un truc de filles… En tout cas, si tu as du temps pour un verre pour décompresser, ce sera avec plaisir. Bon retour!

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  7. Bonjour Lily,

    C’est avec plaisir que je renoue avec la lecture de ton blog après ‘nos’ vacances.
    L’amorce de cette nouvelle phase me semble être une approche très positive.
    Bises
    Biduline

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  8. Vous avez réussi à formuler ce que je n’arrivais pas à formuler: ne pas se battre contre mais se battre pour. C’est tout à fait juste.

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  9. Oui c’est tout à fait ça. Quand on se bat contre qq chose (voire plusieurs choses en même temps) on s’épuise, on tourne en rond et on ne sent pas vraiment en paix avec soi même. Par contre, quand on se bat pour qq chose, un joli bébé tout rose 😉 par exemple, alors tout change et l’énergie négative se transforme en énergie positive. J’en ai fait l’expérience et, même si ça ne garantit pas un moral d’acier non stop ça aide à relativiser et envisager l’avenir plus sereinement. Et alors l’avenir s’ouvre à nous 🙂

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  10. notre combat, c’est celui de donner la vie … grâce à notre corps, nos hormones, nos hommes. alors il faut accompagner corps et âme dans ce projet, tellement simple pour les autres … courage

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  11. Olà!
    C’est bien de savoir faire des étapes dans ce parcours, je pense que ça permet de reprendre son souffle parfois…
    Après ce combat ce n’est pas CONTRE quelque chose, mais POUR votre bonheur, et c’est tout ce dont on a besoin de savoir pour continuer dans un bon état d’esprit….
    Moi ça fait un moment que j’ai déposé les armes, car mon homme m’a beaucoup aidé, et m’a suggéré d’aller dans ce sens, donc le lacher-prise est très difficile (il m’arrive de pleurer ou d’avoir une montée d’émotions pour rien parfois) mais est salutaire, il faut se laisser vivre et avoir confiance en la science (la science c’est toute ma vie, donc c’est une sorte de foi pour moi) ok j’ai dit merde à Dame Nature la salope mais je n’en porte pas plus mal ; )
    Alors félicitations pour cette décision qui te préserve, et puis entre nous…. ça ne sera pas pire comme ça, non?
    Laisse couler, fais tes tentatives comme un bon petit soldat, tu rebrancheras ton cerveau quand la bonne nouvelle arrivera, en attendant concentre-toi sur d’autres choses que la FIV !!
    Je t’embrasse, @ bientôt!

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